Les logiciels de cartographie.
Établir une liste de tous les logiciels de cartographie automatique et des S.I.G. est une gageure. Il en existe des dizaines peut-être des centaines.
Aujourd'hui, grâce à Internet il est facile de se procurer de tels outils.
Il faut bien comprendre qu'il existe deux types de logiciels permettant de produire des cartographies numériques.
Il y a d'une part les logiciels de cartographie automatique et d'autre part les logiciels S.I.G.
Les logiciels de cartographie automatique permettent de spatialiser une ou plusieurs variables sur une carte.
Les logiciels S.I.G. eux, sont beaucoup plus puissants.
Ils permettent d'effectuer aussi des cartographies, mais ils proposent des fonctionnalités puissantes permettant d'effectuer des sélections sur les objets géographiques en prenant l'espace en compte. Ils permettent de croiser entre elles des couches pour produire des informations nouvelles et originales.
Cela n'est pas possible avec un simple logiciel de cartographie.
Sur les logiciels de cartographie automatique, que peut-on dire ?
Un laboratoire de Géographie de Rouen s'est lancé dans le domaine de la cartographie numérique dans les années 80.
Pionner dans ce domaine, le département de Géographie de Rouen et le laboratoire de Modélisations et Traitements Graphiques de l'information (M.T.G) ont été parmi les premiers laboratoires de Géographie en France, à développer des logiciels destinés à des applications géographiques.
Les piliers de ce laboratoire furent Yves Guermond, Patrice Langlois, Bernard Lannuzel et Philippe Lecarpentier.
Sous la direction d'Yves Guermond, Patrice Langlois, Bernard Lannuzel et Philippe Lecarpentier développèrent des outils informatiques novateurs pour l'époque.
Monsieur Langlois développa un logiciel de cartographie automatique : Edicart.
Bernard Lannuzel, un logiciel de statistiques : Edistat.
Enfin Monsieur Lecarpentier, un logiciel de télédétection, c'est-à-dire de traitements des images satellites : μsat (Mu Sat).
Évidemment , le laboratoire de Rouen n'a pas été le seul à développer de tels outils, beaucoup d'autres le firent aussi, c'est évident?
Aujourd'hui, il existe de très nombreux logiciels du même type en téléchargement ou en ligne sur Internet.
Les logiciels S.I.G. ont évolué en parallèle avec les logiciels de cartographies automatiques.
Le preuve en est l'histoire de la société E.S.R.I (Environnemental Systems Research Institute).
Cette société californienne et située à Redlands fondée en 1969 a été pionnière dans le domaine des logiciels SIG avec ArcInfo aujourd’hui ArcGIS.
Fondée par Jacques Dangermond le président et détenteur de puis 2013 de la société ESRI, cette société est implantée aux USA et dans le Monde entier grâce à un réseau de 80 distributeurs. Elle emploie 3000 personnes en Californie.
Selon Daratech, une revue portant sur la Géomatique, ESRI est le leader mondial de la Géomatique et des logiciels, le deuxième leader est Intergraph, le troisième étant GE Energie.
Esri est donc un acteur majeur de la Géomatique depuis 53 ans.
Comme d'habitude, la France était en retard.
Quelques soient les technologies émergentes nous avons souvent 20 ans de retard sur le reste du Monde, sauf dans certains domaines comme l'aéronautique, le ferroviaire, le nucléaire et les armements.
Évidemment les premiers utilisateurs en France de la Géomatique, ont été les très grosses structures comme EDF, GDF, la SNCF, la commune du Havre et bien d'autres structures.
Fonctions des logiciels de cartographie automatique.
Fonctions des logiciels S.I.G.
Ces logiciels permettent d'utiliser un fond de carte contenant des objets géographiques comme des limites de pays, de régions, des axes de communications ou des villes. On peut joindre sur ces objets les données d'un tableau contenant des données statistiques comme la population totale des pays, le nombre d'hommes et de femmes, les populations par tranches d'âge etc (les variables statistiques).
Une fois jointes aux objets, on peut représenter sur une carte une ou plusieurs variables statistiques en fonction de la nature de ces données.
Certains de ces logiciels permettent de mettre en page les cartes en y insérant un titre, la légende de la carte, une échelle, des étiquettes de textes. Ils permettent d'exporter ces mises en page pour les finaliser dans des logiciels de dessin tels que Adobe Illustrator, InkScape etc.
Ces logiciels sont soit téléchargeables, il faudra alors l'installer sur sa machine, d'autres par contre sont des logiciels en ligne comme beaucoup de logiciels aujourd'hui.
Dans la section suivante, le lecteur pourra grâce à des boutons aller consulter quelques sites comme celui de PhilCarto ou Magrit.
Nous laissons aux lecteurs le choix d'aller sur les sites de ces deux logiciels pour s'en faire une opinion.
Tout d'abord, Ils permettent de géolocaliser des données, utile pour un Géographe.
Les logiciels SIG sont beaucoup plus puissants, car même s'ils permettent de faire aussi de simple représentations cartographiques, leurs originalités réside dans la possibilité d'interroger des bases de données géographiques, de faire des requêtes SQL (Search Query Language) qui est un langage d'interrogation de base de données incontournables, mais surtout de faire des requêtes prenant en compte l'espace, ce sont des requêtes spatiales. Tous les logiciels « SIG » proposent des opérateurs spatiaux pour interroger l'Espace.
Ces logiciels proposent toujours une boite à outils permettant d'effectuer de l'analyse spatiale. Dans le cas du Logiciel ArcGIS, ce sont plusieurs centaines d'outils qui permettent de pousser très loin l'analyse de l'Espace pour mettre en évidence sa structure.
Nous allons nous faire une idée précise de ce que sont concrètement ces opérateurs spatiaux en prenant des exemples de questions auxquelles ils peuvent répondre.
Ces opérateurs spatiaux permettent de répondre à des questions concrètes comme :
Combien y-a-t-il de villes dans un rayon de 100 Km autour de Paris ?
Combien y-a-t-il de communes autour de Rouen ?
Quelles sont les communes traversées par la Seine ?
Quels sont mes clients situés dans le département de la Creuse ?
Calcul la matrice carrée des distances entre Berlin et les 20 premières villes d'Allemagne ?
Ces opérateurs spatiaux ainsi que tous les outils d'analyse spatiale, font la spécificité des logiciels S.I.G., c'est ce qui les distinguent des logiciels de cartographies automatiques.
Ces derniers ne permettent pas d'aller aussi loin dans l'analyse des territoires.
Deux exemples de logiciels de cartographies automatiques
Les deux mondes de la Géomatique vivant
en parallèle en se complétant
Que puis-je dire sur ces logiciels ?
Je ne peux parler que de trois logiciels parmi les 6 que j'ai évoqué ci-dessus.
Sur MapInfo Pro, j'ai très peu utilisé ce logiciel. Les quelques manipulations que j'ai pu effectuer me permettent de dire que ce logiciel est assez simple à utiliser, qu'il propose de nombreuses fonctionnalités comme dans QGIS et ArcGIS.
Sur QGIS, c'est un logiciel qui est lui aussi très simple à utiliser. Je l'enseigne à l'U.F.R de Droits, Gestions et de Sciences économique de Rouen, dans deux Masters : le Master Économie Environnement, Énergie,Transports et le Master Management de l'Environnement et Développement Durable. Les intitulés de ces masters montrent qu'un enseignement sur ce logiciel est justifié puisqu'ils forment des économistes à la gestion de territoires de façon durable. QGIS est largement comparable à ArcGIS Pro, ils proposent un panel d'outils équivalent à ArcGIS. C'est un très bon logiciel. Il est très largement répandu car étant un logiciel libre, de nombreuses structures qu'elles soient publiques ou privées l'adoptent. J'en veux pour preuve, le nombre important des étudiants qui l'utilisent pendant leurs stages de Master.
ArcGIS Pro, c'est mon logiciel de référence. En effet, j'ai connu toutes les générations d'outils ESRI. Au début, ArcInfo et ArcView, puis ArcGIS Desktop, aujourd'hui ArcGIS Pro. ArcGIS Pro est un logiciel très puissant, intuitif qui proposent des fonctionnalités et une boîte à outils phénoménales. Il permet de répondre à toutes les problématiques géographiques demandant une analyse poussée des territoires. Évidemment, c'est le logiciel que je conseillerai en étant conscient que j'ai un apriori favorable, et donc que je ne suis pas objectif.